La rue des Imbergères
Son nom viendrait du latin "imbricaria", qui signifie "tuilerie". Le matériau de ces tuileries était en effet extrait du "trou à glaise" situé derrière la Faïencerie.
Elle a été surnommée "Rue des Thébaïdes", rue aux grandes demeures, abritées des regards par de hauts murs derrière lesquels s'étendaient de vastes jardins à la française, propices à l'étude et à la méditation.
Une partie de cette rue s'appelait "Rue de la Procession", car au XIXème siècle, pour les grandes fêtes religieuses, on allait en procession de l'Eglise Saint Jean Baptiste jusqu'à la chapelle de la maison située à l'angle des rues Cauchy et Emile Morel, qui appartenait à Monsieur Trudon (directeur d’une fabrique de cire à Antony), connue aujourd’hui sous le nom de "Maison Cauchy".
C'est l'une des plus anciennes rues de Sceaux.
Au numéro 1 (bâtiments de l'ancienne "Faïencerie"), ont habité Monsieur Emile Morel, fondateur de la SIEP (Société d'Instruction et d'Education Populaires du canton de Sceaux, et qui fut à l'origine du Cours Florian pour jeunes filles à Bourg-la-Reine, Monsieur Georges Franck, fils du célèbre compositeur César Franck, ainsi que Monsieur Robert Garapon, professeur à la Sorbonne. Son épouse, artiste graveur est décédée récemment.
D'autres personnalités de renom ont habité cette rue :
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Au numéro 5, Monsieur Hervé Dugardin, directeur de l'Opéra Comique entre 1963 et 1965 ;
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Au numéro 7, le Chanoine Philippeau, éminent liturgiste et conseiller du Pape Pie XII ;
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Au numéro 17, Monsieur Charles Andler, célèbre germaniste et professeur à l'Ecole Normale Supérieure ;
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Au numéro 22, la philosophe Isabella von Eckhart et le poète Alexandre Guinle, Grand Prix de Poésie de l'Académie Française, et camarade d'Alain Fournier au lycée Lakanal ;
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Au numéro 29, les Sœurs Oblates et Orantes (la Congrégation des Orantes de l'Assomption a acquis le domaine en 1920, situé à la place de l'Externat Sainte Jeanne d'Arc). Un magnifique cèdre se dresse à droite du gymnase ;
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Aux numéros 31 et 33, la famille Jacquin de Margerie, dont le père, Eugène, était publiciste, homme de lettres et philosophe chrétien ;
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Au numéro 33, Madame Jeanne Fourcade, peintre ;
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Au numéro 37, le citoyen Palloy, démolisseur de la Bastille dont il utilisa les pierres pour construire ce qui est aujourd'hui la "Maison Palloy". Il y organisa de grandioses fêtes républicaines. Cette maison abrita la sous-préfecture de la Seine entre 1810 et 1864 ;
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Au numéro 39, Marc Sangnier, fondateur du Sillon, mouvement du catholicisme social, y avait installé sa permanence ;
Près du carrefour entre la rue de la Chrétienté, et la rue des Imbergères se dressent encore les ruines du Pavillon de Mademoiselle Mars, illustre comédienne de la Comédie Française, admirée de Napoléon 1er et de Stendhal, qui fut propriétaire, entre 1820 et 1826, de l'ancien Château des Imbergères, démoli en 1939, et qui se trouvait à l'emplacement actuel du terrain de sports de Marie Curie.
Sur l'emprise du jardin du numéro 43, était située une maison qui fut louée en 1798 par le Maréchal Bernadotte, futur roi de Suède. C’est à Sceaux qu’il épousa Désirée Clary. Plus tard, le Commandant d’artillerie Constant Pilate, maire de Sceaux en 1908-1912, habita à cet endroit.
On peut voir encore des témoins du Sceaux rural d'autrefois, par exemple :
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Au numéro 6 ;
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Aux numéros 24 et 26, avec leur petit perron ; ces deux maisons sont situées juste avant le Passage Benoît où des artisans exerçaient autrefois leur activité (Passage des Artisans, Passage des Vignerons).
Nous voici au bout de la Rue des Imbergères, face à la Maison Cauchy, un des rares vestiges du XVIIIème siècle.
Il en est d'autres que nous visiterons dans d'autres pages, le Château de l'Amiral (place du Général de Gaulle), la Poste et le Pavillon Voltaire, détruit très récemment.
Sources : Sceaux depuis trente ans 1882-1912 par SERIS édition de l’Imprimerie Charaire