Le château des Imbergères

Dès la fin du Moyen-Age, il y avait à cet endroit une chapelle qui subsistera jusqu'à la Révolution. Un peu au sud, un "marchand banquier" de la Rue Saint Honoré, Guillaume Danetz, se fit bâtir au seuil du XVIème siècle, une maison de campagne, que son gendre, Jean Willart, conseiller du Roi, reconstruisit en 1598.

 

Par mariage, le domaine passa ensuite à François Dezaleux, avocat au Parlement, puis à Augustin de Louvencourt, conseiller en la grande chambre du Parlement. Le légataire de ce dernier, Joseph Benoît de Champeron, restaura en 1760 le bâtiment primitif et lui adjoignit 2 ailes.

 

On trouve ensuite comme propriétaire en 1802 la belle-fille de l'ancien Chancelier Maupeou, puis en 1807, le baron Garat, directeur de la Banque de France, qui fit transformer le parc à l'anglaise.

 

En 1820, le domaine passa à Mademoiselle Mars, la célèbre comédienne, qui remania le décor intérieur de la demeure, et fit ajouter sur la façade un péristyle demi-circulaire. En 1826, elle vendit la propriété à l'agent de change Vandermarcq, maire de Sceaux, qui remania à nouveau le décor intérieur du château dans le style Napoléon III.

 

En 1875, il loua le château à Boucicaut jeune, fils du fondateur du Bon Marché, qui y donna une grande fête à ses 500 employés. Ce dernier n'acheta pas le château à cause de l'enclave communale où était édifié un lavoir public qui était situé au cœur même du domaine. Il avait proposé de transformer cette enclave en jardin public, mais la mairie avait refusé.

 

Puis ce domaine, qui comptait 10 hectares, passa en 1877 au docteur Beni-Barde jusqu'à l'année 1910, où il fut vendu pour 150 000 F, dépecé, morcelé, les arbres furent abattus.

 

La demeure fut ensuite louée à un marchand de vin, qui en sous-loua les parties habitables. C'est ainsi que le sculpteur Alfred Pina s'établit dans l'orangerie, où il travailla de 1911 à 1914.

 

Quelques années plus tard, il fut décidé de créer une nouvelle voie de dégagement pour la ville, et cette dernière éventra le château, qui fut abattu en 1939.

 

Resta un pittoresque ensemble de communs qui subsista longtemps, en contrebas du Lycée Marie Curie, et qui a été démoli en 1969 pour la construction d'un Institut Universitaire de Technologie.

 

Sur la rue, le bâtiment présentait un grand corps central à sept fenêtres de façade, décoré de refends sur sa partie centrale et coiffé d'ardoises à quatre pans. Il était encadré de deux pavillons bas, coiffés à la Mansart auxquels se raccordaient les bâtiments des communs.

 

Sur le parc, le château présentait la même ordonnance, avec en plus le péristyle demi-circulaire à six colonnes doriques construit pas Mlle Mars.

 

A droite de la façade, s'ouvrait l'orangerie par des baies au décor typiquement XIXème siècle. Du parc reste un grand cèdre en bordure de la Rue Cauchy.

 

(Sources : Georges Poisson - A. Panthier, "une demeure disparue, le Château des Imbergères", dans "Sceaux d'autrefois, ou le parisien aux champs")